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02 September 2025

Une médecin belge en mission humanitaire à destination de Gaza : « Il est temps d'agir ».

02 September 2025

Une médecin belge en mission humanitaire à destination de Gaza : « Il est temps d'agir ».

Des dizaines de navires, transportant des militants comme Greta Thunberg et des soignants, prennent la mer pour Gaza cette semaine. Cette initiative citoyenne vise à apporter une aide humanitaire et à briser l'occupation et le blocus israéliens. La médecin belge Hanne Bosselaers est du voyage.

Les précédents voiliers de la Freedom Flotilla Coalition (FFC) ont tous été arrêtés en mer par Israël. Pourquoi ont-ils aujourd’hui l’espoir d'arriver ? 
 

« Cette action est beaucoup plus importante que les précédentes. Elle implique plus de monde, plus de bateaux et différents ports de départ. Il s'agit d'une coalition mondiale avec des milliers de personnes impliquées et des centaines de personnes à bord, célèbres ou non et originaires de 44 pays. C'est ce qui la différencie des initiatives précédentes. Notre objectif est d'acheminer l’aide humanitaire à Gaza et d'attirer l'attention sur la situation critique des Palestiniens. » 

 

Comment avez-vous été impliquée dans cette mission ? 
 

« Je suis médecin généraliste chez Médecine pour le Peuple à Molenbeek. Nous menons depuis longtemps des projets de solidarité avec la Palestine par l'intermédiaire de notre organisation sœur Viva Salud, notamment avec l'ONG Awda. J'ai moi-même travaillé avec eux dans l'hôpital du nord de Gaza en 2013. Nos collègues palestiniens nous décrivent à quel point la situation est terrible. 

« Quand on m'a demandé de rejoindre la flottille, j'ai dû réfléchir un peu, car ça tombe au début de l'année scolaire et je laisse mon mari et mes deux enfants derrière moi pendant trois semaines, pour une mission dont on ne connaît pas la fin. Mais ce n'est rien comparé à ce que vivent les Palestiniens. Je ne peux plus le supporter. Il est temps d’agir. » 

En tant que médecin et être humain, comment voyez-vous la situation à Gaza ? 

« J'ai passé cinq mois à Gaza il y a 12 ans, mais tous les endroits que j'ai visités ont été détruits au point d'être méconnaissables. Les hôpitaux et les cliniques de première ligne ont été détruits par l'armée israélienne. Mes collègues travaillent dans des conditions extrêmes, souffrent de malnutrition, mais restent dévoués jusqu'au dernier souffle. J'admire cette combativité incroyable et cette volonté de persévérer. 

Les civils, y compris les soignants et les journalistes, sont directement visés par l'armée israélienne. Quel conflit a déjà connu ça de manière aussi abominable ? 

En même temps, voir des mouvements locaux et internationaux s'unir pour faire pression sur la prise de décision politique donne de l’espoir. C’est bien de voir tant de gens s'indigner. Selon moi, le sentiment qui existe aussi parmi les citoyens belges, que ça doit s’arrêter, va se transformer en une force capable de bloquer les roues de la machine à tuer d'Israël. J'en suis convaincue et c'est pour cela que je participe. »

Qu’emportez-vous à bord et comment se déroule la préparation ? 

« L’aide répond à la demande des organisations palestiniennes : des médicaments, du lait en poudre, des prothèses et d'autres produits de première nécessité. Ce ne sont pas de grands cargos, l'objectif est de briser le blocus et de commencer à acheminer de l'aide. Notre préparation comprend des séances de formation, une présentation des délégations internationales et des consignes de sécurité. Personne n'agit individuellement, tout se passe en équipe. La non-violence est essentielle. Nous n’avons pas d'armes à bord. » 

La fin du voyage est incertaine. Cette semaine, vous concentrez-vous sur la traversée ou l'arrivée à Gaza vous préoccupe-t-elle déjà ? 
 

« Mon esprit est à Gaza depuis plus de deux ans. Je veux prendre mes collègues palestiniens dans mes bras, c’est ça ma motivation. En ce moment, je me trouve en Tunisie et il y a un grand sentiment d'optimisme. À bord, je suis la spécialiste médicale et je surveille les problèmes de santé des membres de l'équipe. J'ai peu d'expérience en matière de navigation et je suis facilement malade en voiture, je crains donc d’être malade moi-même. Heureusement, j'ai suffisamment de médicaments avec moi. » 

Lis l’article sur De Morgen

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